Des témoignages dans le sillage de...

"Fantômas"

 

 

 

Alain BOISNARD

 

azerty Alain Boisnard est un cadreur et directeur de la photographie qui, au cours de sa carrière, a travaillé avec beaucoup de secondes équipes, notamment pour les cascades, les poursuites d'automobiles... Sa filmographie est étroitement liée à celle de Georges Lautner (« Le Pacha », « Les Seins de glace », « Laisse aller, c'est une valse », « Quelques messieurs trop tranquilles » etc...). Au début de sa carrière, il est engagé pour travailler sur la scène finale du film « Fantomas » (1964), lorsque le bandit s'échappe à bord de son sous-marin. A ce titre, Alain Boisnard est d'ailleurs crédité au générique comme « conseiller technique maritime ». Il travaillera à des séquences sous-marines sur d'autres longs-métrages tels « Faites vos jeux mesdames » de Marcel Ophüls ou « Tintin et le mystère de la toison d'or » de Jean-Jacques Vierne. Merci à lui de nous avoir livré les souvenirs de son expérience sur ce film, dont il garde un très bon souvenir.

 

Témoignage de M. Alain BOISNARD du 27 février 2016 pour Franck et Jérôme

azerty Pour « Fantomas », j'ai été engagé pour les prises de vue sous-marines. J'avais constitué une petite équipe, composée de deux assistants qui étaient des plongeurs. Nous étions complètement indépendants et ne travaillions pas avec le reste de l'équipe. Notre mission consistait à faire marcher un sous-marin, construit par le décorateur Jean Mandaroux. Nous devions parvenir à faire monter et descendre ce sous-marin. Cette manœuvre était d'ailleurs tout un problème car nous le faisions monter à l'aide de sacs d'air et, à notre première tentative, le sous-marin est monté à trois mètres au dessus de la surface. Les réglages, assez compliqués, ont donc demandé une quinzaine de jours de mise au point puis, lorsque nous sommes parvenus à maîtriser le sous-marin, le tournage sous la direction d'Hunebelle a pu commencer. Les plans ont été tournés dans une baie bien abritée d'une petite île qui s'appelle l’Île Verte, près de La Ciotat. On avait fait des aménagements pour installer ce sous-marin à cinquante mètres du bord. Comme nous étions indépendants, je voyais assez peu André Hunebelle. Je me rappelle cependant que, dans le scénario, un bateau devait s'approcher du sous-marin. Lorsque celui-ci approchait, Hunebelle disait « stop » pour que le bateau s'immobilise mais il ne comprenait pas pourquoi le bateau ne s'arrêtait pas immédiatement (rires). Je n'ai jamais vu Louis de Funès sur ce tournage. Jean Marais était quelqu'un de sympa. Dans le film, il devait descendre dans le sous-marin, qui disparaissait ensuite. Il ne s'est pas fait doubler pour tourner ces plans. Nous l'avons équipé de bouteilles et il a plongé avec le sous-marin.

 

Jean Marais saute du Chris-Craft pour monter dans le sous-marin (collection F&J).

 

 

 

Roger TRAPP

 

aaaaaa Second rôle voire figurant sur une centaine de films et téléfilms, Roger Trapp est une figure du cinéma et de la télévision en France, aussi bien auprès des monstres sacrés du grand écran que dans les émissions de Jean-Christophe Averty. On le retrouve dans des comédies légères telles « Trois enfants dans le désordre » et « Le Mur de l'Atlantique » avec Bourvil, « Le Jardinier d'Argenteuil » avec Jean Gabin ou encore dans des films comiques signés Guy Lefranc avec Jean Richard, Fernand Raynaud, Darry Cowl etc... Parallèlement, il est engagé sur des longs-métrages plus ambitieux, mis en scène par François Truffaut, Pierre Etaix ou encore André Cayatte. Mais l'une de ses apparitions les plus intéressantes est probablement celle aux côtés de Claude Berri dans « Le Cinéma de Papa », où il joue son propre rôle, un ''petit'' comédien qui court le cacheton, fréquentant les ''seconds couteaux'' du cinéma français lors d'interminables castings. En effet, dans sa scène, en attendant d'être appelé par le régisseur Jean Pieuchot pour passer son audition, Roger Trapp croise Dominique Zardi, Henri Attal, Marcel Gassouk, Paul Bisciglia et parle métier, des difficiles conditions d'engagement... Une scène à la fois dure et tendre qui rappelle que, pour obtenir un contrat, ces hommes ont voué leur vie à leur carrière, avec obstination et humilité. Aujourd'hui, Roger Trapp nous évoque le tournage d'une scène qu'il joue dans « Fantomas contre Scotland Yard » en 1966. Un grand merci à lui pour nous avoir confié ses souvenirs.

 

Témoignage de M. Roger TRAPP du 17 février 2016 pour Franck et Jérôme
a tourné la scène.

azerty Mes souvenirs à propos du tournage de « Fantômas contre Scotland Yard » ne sont pas particulièrement plaisants car je ne connaissais pas très bien mon texte qui était difficile, si bien que je me suis pas mal planté pendant les prises. Je jouais un interprète qui devait dire « Le Maharajah de Kimpura cite avec reconnaissance cette pensée de Chãrvãka Darshan : ''la foudre frappe mais la pluie de l'orage fait fleurir le cerisier.'' ». Voyant mes difficultés, le metteur en scène André Hunebelle a considéré que cette référence à Chãrvãka Darshan était peut-être un peu difficile. Un assistant a alors suggéré de remplacer son nom par celui de Rabindranath Tagore. Et on a tourné la scène en gardant cette modification.

 

La scène en question dans "Fantomas contre Scotland Yard"

 

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