Dominique ZARDI

 

Première partie : "ses souvenirs sur Louis de Funès"

 

aziertyFigure incontournable du cinéma français, connu dans le monde entier pour son incroyable carrière, Dominique Zardi a joué avec les plus grands, notamment Louis de Funès, en ayant notamment incarné un homme de main de Fantomas dans les trois volets de la trilogie d'André Hunebelle. Mais il cotoya également le comédien dans des films de Jean Girault comme "Faites Sauter la Banque", "Le Gendarme à New York", "Le Gendarme se Marie", "Le Gendarme en balade", "Jo" et enfin dans la comédie de Gérard Oury "Les Aventures de Rabbi Jacob".

aziertyMais Dominique Zardi a aussi tourné avec les plus grands cinéastes : Bunuel, Clouzot, Gance, Becker, Vadim, Molinaro, Godard, Sautet... Il est un acteur récurent dans les films de Chabrol, Granier-Deferre et bien évidemment Mocky. Apparaissant dans plus de 500 films, souvent en compagnie de Henri Attal (disparu en 2003), cette figure de Belleville est également un écrivain, auteur d'une dizaine de romans. Aux éditions Dualpha, il a publié son autobiographie : "Dominique Zardi : le comédien fétiche du cinéma". Ce comédien brillant, intelligent et sympathique nous a quittés 13 décembre 2009 à 79 ans. Dans cette interview réalisée en 2007, il nous évoque ses souvenirs à propos de Louis de Funès.

 

 

Interview de M. Dominique Zardi du 25 juin 2007 par Franck et Jérôme

 

- M. Zardi, pouvez vous pour commencer nous parler des relations que vous avez entretenues avec Louis de Funès ?

- Cela s'est passé d'une façon curieuse. A l'époque nous étions tous deux des seconds plans qui travaillions énormément. Par la suite, il est devenu star, moi pas. Je l'ai connu à l'époque où il habitait un petit appartement rue de Maubeuge. Ses fins de mois étaient difficiles. Nous sommes devenus amis et il me disait "Tu as de la chance, tu peux jouer des rôles de force. Pas moi !" A cette époque, jamais je n'aurais imaginé qu'il fasse la carrière qu'il a eue et qu'il finisse au rang de plus grand comique ! Un jour sur un tournage, alors qu'il n'était que figurant, il a voulu amuser les gens autour de lui et il a pris le "clap" et l'a actionné ! On lui a alors dit très méchamment "T'as pas à faire ça, casse toi !" et Louis est rentré à pied, de l'Ardèche je crois, sous la pluie, il a pris froid. Lorsqu'il me l'a raconté, il m'a dit "Toi tu l'aurais tué !" Il a parfois été humilié à ses débuts. Comme autre anecdote, j'ai celle du "Gendarme en Balade" où je jouais un rôle de braconnier, avec béret et fusil. Je surgissais du bocage puis je m'enfuyais en courant. J'ai alors entendu Louis me crier "Zardi, comique sur tes jambes !" Effectivement, le fait d'être cadré loin faisait que je devais marcher de manière dandinante pour qu'il y ait un véritable effet comique. Il avait donc vu juste. Vous savez, Louis mettait sa vie dans chaque prise.

 

- Lors de ses débuts il était donc déjà extrêmement perfectionniste ?

- Ah oui, c'était hallucinant. C'est d'ailleurs pour ça que beaucoup de gens l'ont considéré comme un voleur de rôles car dès qu'il apparaissait à l'écran, c'était fini, il emportait tout et on ne voyait que lui !

 

 

Avec Louis de Funès et Henri Attal dans "JO" (Jean Girault, 1971)

 

- A t-il toujours été accessible avec vous ?

- Oui, Louis s'est toujours montré accessible et très gentil. Il était très rieur comme Jean Gabin mais il n'aimait simplement pas parler à n'importe qui !

 

- Quels souvenirs avez-vous du "Gendarme à New York"...

- Je disposais de trois jours de tournage, notamment sur le France. Je me suis dit que c'était bête de rester simplement un jour ou deux dans cette ville et c'est pour ça que j'ai pris la décision de dormir dans la pièce de l'hôtel où l'on rangeait les costumes et j'y suis resté quinze jours ! Un jour, près des ascenseurs, Louis me vit discuter avec un serveur, il s'approcha et me dit "Tu parles anglais ?", je lui répondis "Non, Louis, je ne parle pas anglais", "Mais si tu parles anglais je t'ai entendu !", "Mais, Louis, je vous assure que non, les grooms ne parlent même pas anglais !". Il me dit, "Tu as de la chance de parler anglais, moi je ne sais pas !" "Mais si, Louis, vous savez, la langue anglaise est une langue musicale. Tenez par exemple pour demander l'heure, c'est What Time Is It ?, et bien si vous dites une phrase avec les mêmes intonations, ils comprendront quand meme cela !" Comme il ne crut pas, pour tester, il prit un téléphone et prononça à la réceptionniste qu'il avait au bout du fil une phrase similaire à "What time is it ?" et celle ci lui donna l'heure en anglais ! Il eût une véritable crise de fou rire et il dut boire un verre d'eau pour se calmer. Cela plut d'ailleurs moyennement à sa femme qui me dit "Qu'est ce que vous avez fait à Louis ?". Je lui répondis "mais rien du tout Madame, il rigole !" (rires)

 

- La traversée de l'Atlantique à bord du France reste t-elle un bon souvenir pour vous ?

- Oh oui bien sûr. Il y a d'ailleurs une anecdote curieuse à ce sujet. Les gendarmes français et italiens s'étaient vus offerts des bouteilles de champagne et nous les avions offertes à Mme de Funès qui les a mises dans ses paniers. Mais, à l'arrivée à New York, elle s'est fait contrôler par les douaniers qui ouvraient tous les bagages et elle a du leur expliquer ce que toutes ces bouteilles faisaient là ! Elle était entourée par un grand nombre de douaniers et Louis tournait autour d'eux, énervé, pour qu'il leur rende sa femme et nous lui disions "Louis, ne vous énervez pas, ils ne vont pas lui faire du mal !"

 

- Il y avait Jean Droze qui était à vos côtés aussi comme gendarme italien...

- Oui tout à fait, Jean Droze était là !

 

- Pouvez vous nous parler de la trilogie des "Fantômas" ?

- Ah ça c'est le coup de génie de M. Hunebelle qui était un immense réalisateur et qui est rentré dans le cinéma un peu par hasard..... en fait surtout par amour pour quelqu'un ! Il a été la cible de tous les Cahiers du cinéma comme Godard ou Truffaut. On disait de lui qu'il était ridicule mais il n'empêche que, à chaque fois qu'il réalisait un film, il tapait juste ! Il est le créateur des premiers James Bond et des OSS 117. C'est d'ailleurs aussi lui qui a lancé Audiard et de Funès ! Lorsqu'il a décidé de faire "Fantômas", tout le monde rigolait et se moquait de lui en disant "Oh non pas Fantômas ! On a déjà eu Belphegor, ça ne sert à rien !". Là où le génie de M. Hunebelle a opéré, c'est qu'il a compris, pour que cela marche, qu'il ne fallait mettre l'accent ni sur Fantômas, ni sur Fandor mais sur le commissaire Juve. D'ailleurs Jean Marais s'en est un peu étonné et disait "Mais pourquoi il y a tant de plans de Louis ?" Pareil pour Mylène Demongeot qui s'énervait car il ne respectait pas le plan de travail ! Et il a eu raison, Louis a explosé ! Et aujourd'hui, c'est son plus grand succès avec les "Gendarmes" !

 

- Est-il vrai que les rapports entre Louis et Jean Marais n'étaient pas très bons ?

- Non c'est inexact. Jean était charmant, honnête, merveilleux, gentil comme tout. Il a tout simplement été étonné par Louis. Il n'avait jusque là fait que des petits rôles et il ne pensait pas qu'il pourrait tenir dans un grand rôle. Ca été de la surprise en fait car n'oublions pas qu'au tout début les vedettes étaient normalement Jean, Mylène Demongeot, et Jacques Dynam qui était aussi un excellent comédien !

 

- Il parait que Sean Connery était préssenti pour jouer dans "Fantomas", vous confirmez ?

- Bien sûr mais là encore je vous dis c'est M. Hunebelle, créateur des OSS 117, qui avait prévu ce jeune gallois que personne ne connaissait à l'époque et qui s'appelait Sean Connery. Il devait aussi y avoir Fred Stafford et Tony Callaghan. Finalement, ça ne s'est pas fait.

 

- Quelles étaient les relations entre André Hunebelle et Louis de Funès ?

- Elles étaient excellentes. M. Hunebelle avait tout de suite détecté le génie de Louis et il l'employait comme il pouvait. Il lui a d'ailleurs confié son premier grand rôle dans "Taxi Roulotte et Corrida" où l'on retrouve aussi Jacques Dynam. Il avait un faible pour les comédiens paradoxaux, c'est d'ailleurs pour ça qu'il nous engageait avec Attal. Il m'appelait "Toto" et Henri "Manuel". On n'a jamais su pourquoi. A la longue, les gens disaient "Oh non pas encore eux, pas encore Attal et Zardi !" et Hunebelle leur répondait "Et pourquoi pas ?". Lorsqu'il prit la direction des films de cap et d'épées, pour me faire engager, je suis allé le voir en lui disant que je travaillais chez Charlotte de Luxembourg et que je savais par conséquent manier les armes. Ce n'était pas tout à fait vrai car, en réalité, je m'occupais de débourrer des chevaux mais je m'entrainais à cheval et au sabre dans la salle d'armes à deux heures du matin. Je répetais des mouvements et c'est comme ça que je fus notamment engagé dans "Le miracle des loups".

 

- Quelle était l'ambiance avec les autres gardes du corps de Fantômas : Henri Attal, Jean Minisini et Yvan Chiffre ?

- L'ambiance était toujours bonne, tout le temps, car non seulement tous ces gars avaient des silhouettes impressionnantes mais en plus de ça ils étaient tous bien, très drôles, ils racontaient toujours des blagues. Jean Minisini me faisait beaucoup rire !

 

Yvan Chiffre, Dominique Zardi, Jean Minisini et Henri Attal dans "Fantomas" en 1964

 

 

- Est-ce Yvan Chiffre qui a réglé les différentes scènes de bagarres ?

- Oui en partie, Yvan était un très bon cascadeur et Jeannot en a fait aussi !

 

- Et lorsque Jean Marais est déguisé en Fantômas, il est remplacé par Christian Toma pour jouer Fandor de dos, c'est cela ?

- Exact, tout à fait ! Toma avait presque la même allure que Jeannot !

 

- Pourriez vous nous décrire l'état d'esprit de Louis avant de jouer une scène ?

- Il est complétement à l'intérieur, un peu comme un taureau de combat ! Il bondissait même en répétitions. Je l'ai vu faire parfois jusqu'à 17 prises et toutes pied au plancher. Lorsqu'il jouait "La valse des toréadors" au théâtre, il fallait le porter jusqu'à sa loge lorsqu'il sortait de scène. Il y restait enfermé vingt minutes, allongé par terre afin de récupérer pour recevoir les différentes personnalités qui, par la suite, venaient le féliciter ! Je me faisais du souci pour lui et je lui ai dit un jour "Louis, tu te ruines, il ne faut pas te mettre dans cet état là !", mais il ne m'écoutait pas.

 

- De quoi parliez vous entre les prises avec Louis ?

- On ne discutait pas tellement, on avait le complexe du petit comédien, c'est à dire qu'on ne pouvait pas se relacher. On pouvait nous appeler à n'importe quel moment et il fallait être capable de prendre le train en marche. Alors, bien sûr, Louis n'était plus à cette époque un petit comédien, mais il avait gardé cet esprit là qui lui remontait de ses débuts. C'est pourqoi il était toujours sur le tournage, même lorsqu'il ne jouait pas, comme Gabin.

 

- Est-ce Louis qui vous imposait dans ses films, vous et Henri Attal ?

- Absolument. Une fois il m'a dit "j'ai vu une pièce à Brooklin qui s'appelle "Jo" tu la connais ?" Je lui ai dit que non et il m'a répondu qu'il avait vu deux truands qui étaient géniaux et qu'il voulait nous prendre pour ce rôle là !

 

- Il s'entendait donc très bien aussi avec Henri Attal ?

- Oh il s'en méfiait quand même. Attal, c'est un elfe, un personnage virtuel, très particulier et c'est d'ailleurs ce qui faisait l'intérêt de notre couple. Il ne lui arrivait jamais rien, il n'avait pas de limites, pas de mesures. Je me rappelle qu'il buvait 10 cafés dans la journée et sans les payer. Il allait de bars en bars et buvait ses cafés au fur et à mesure. Il demandait un café et lorsqu'il en avait bu assez, il s'exclamait qu'il était serré et qu'il ne le paierait pas. Il s'en allait et il recommençait la même chose dans un autre bar ! Et il avait toujours sur lui un papier qui disait qu'il était irresponsable de ses actes et qui lui avait été fait par une faculté de médecine. C'était un cas et il aurait pu être utilisé pour beaucoup mieux que ça !

 

Albert Dagnant, Dominique Zardi, Jean Marais et Henri Attal dans "Fantômas se déchaîne" (André Hunebelle, 1965)

 

 

- Y avait-il beaucoup d'improvisations avec Louis ?

- Non pas tellement, il y avait surtout un grand rythme, une vivacité, il avait un sens de la place ahurissant. Il était comme Gabin, il fallait suivre. En fait, il ne supportait pas la médiocrité, il voulait avoir des gens compétents en face de lui. Il ne jouait la mauvaise qu'à l'écran à l'inverse de Gabin qui était vraiment de mauvaise foi dans la vie quotidienne. Louis, quand on lui donnait ce qu'il attendait, il n'y avait pas de problèmes.

 

- Quelles furent ses relations avec Jean Girault ?

- Impeccables ! Girault en bon faiseur, en bon artisan laissait faire Louis, il avait beaucoup d'humilité. Il avait compris que, quand on avait un bijou dans les mains comme Louis, il fallait le laisser faire ! Il savait aussi ce que Louis voulait, il vous disait tout, il était très professionnel.

 

- Louis avait vraiment besoin de sa famille de cinéma à ses côtés...

- Oui il aimait bien avoir les mêmes gens près de lui mais moins que Gabin quand même qui était complètement perdu lorsqu'il n'avait plus le même cadreur par exemple. Et, comme le disait Gabin, le talent est d'en trouver aux autres, Louis était comme ça aussi ! Louis pouvait très bien s'exclamer "Qu'est ce qu'il joue bien ! Quand je l' écoute, je ne peux rien dire !"

 

- Louis entretenait de bonnes relations avec les techniciens ?

- Oh oui il n' y avait jamais de problèmes. De Funès et Gabin sont des gens honnêtes, foncièrement honnêtes ! Les techniciens les adoraient. De Funès voulait être sécurisé car il avait été par le passé frustré et humilié !

 

 

Autre photographie d'exploitation, toujours avec Louis de Funès et Henri Attal dans "JO" (Jean Girault, 1971)

 

 

- Il n'a jamais voulu se venger de cette période de vaches maigres ?

- Non je ne pense pas. Entre nous, nous savions que c'était une star. En fait, il était un second rôle de premier plan à l'époque. Il était à deux doigts de la star, mais il n'en n'avait pas le statut ! D'ailleurs, je lui avais un jour dit que, lorsqu'il tournait "Ni vu ni connu", s'il avait joué le rôle du garde chapêtre à la place de Moustache, sa carrière aurait démarré trente ans plus tôt ! Il était abasourdi par ce qu'il venait d'entendre, il ne savait pas quoi répondre. Car qu'est ce qui lui donne cette dimension ? C'est l'uniforme, le costume, c'est une caution ! Il avait ce sens du comique qui savait être tyrannique avec les faibles et rampant, mesquin et fuyant devant les forts.

 

- Parlez nous du film "Les Aventures de Rabbi Jacob", quels souvenirs en gardez vous ?

- Extraordinaires ! Louis était espagnol, de famille noble et catholique, donc très croyant et fervent. Quand Gérard lui a proposé ce rôle, tout le monde pensait qu'il n'accepterait pas. J'ai été invité par la suité chez Oury et son épouse Michèle Morgan et Louis est arrivé. Il a dit "Vous savez, quand j'étais jeune, j'ai travaillé Rue des Entrepreneurs chez un fourreur qui travaillait le vison, le chinchilla... et je passais ma journée avec un aimant à ramassé des épingles" Tout le monde a rigolé ! Louis avait compris la psychologie du personnage, il a été très bon.

 

- Vous aviez d'autres projets avec Louis ?

- Oui, mais le problème est que quand j'avais un projet, je me faisais doubler. J'avais un sujet pour Gabin qui s'appelait "Jean le Rebouteux" et qui ne s'est pas fait. Avec Louis, j'avais écrit "Chocolat Glacé" mais Serge Korber a fait un curieux caprice et finalement mon projet n'a pas été retenu et il ont fait "Sur un arbre perché" qui n'a pas bien marché ! Je l'ai d'ailleurs dit à Louis, "Ce n'est pas un sujet comique, une voiture sur un arbre, ça va amuser cinq minutes" et j'ai eu raison et c'est pour cela que je lui ai dit "Je suis vraiment le comédien fétiche du cinéma !". C'est tout simplement le scénario qui n'était pas bon à la base. Comme dans "Le Tatoué" où Louis et Jean sont réunis ensemble pour un bon sujet mais qui, mal écrit, n'a pas fonctionné. Et pourtant, ils avaient des rythmes différents qui font qu'ils parvenaient à la complémentarité ! Ils l'avaient d'ailleurs prouvé dans "La traversée de Paris" dans cette scène extraordianire de la Rue Poliveau ! Louis est génial au milieu d'eux !

 

- Louis était-il toujours inquiet ?

- C'était un homme très angoissé mais il avait tellement trimé auparavant. Je l'ai connu lorsqu'il était pianiste de jazz, face au mur et il jouait jusqu'à deux ou trois heures du matin ! Je ne pouvais pas rester jusqu'au bout alors je partais vers dix heures. Je me rappelle du patron qui était Libanais et montait sur la scène pour voler la vedette à Louis quand celui-ci avait fait un bon numéro ! Il avait aussi la particularité de flatuler tout le temps et lorsqu'il le faisait, il se retournait vers Louis et lui demandait si ça c'était entendu et Louis disait "Non, non, non !" en se pinçant le nez.

 

- Etes vous fier d'avoir fait plus de cinq cent films ?

- Bien sûr et c'est ma seule fierté. J'ai travaillé avec les plus grands acteurs et metteurs en scène. J'allais les trouver et ils m'engageaient !

 

Dominique Zardi dans "Fantômas Contre Scotland-Yard" (1966) avec Mylène Demongeot et Jean Marais.

 

Page créée le 1er juillet 2007, dernière modification le 5 mars 2016

DEUXIEME PARTIE

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