Dominique ZARDI
Seconde partie de l'interview : "retour sur sa carrière"
Interview de M. Dominique Zardi du 22 janvier 2009 par Franck et Jérôme
- M. Zardi, pouvez-vous nous raconter vos débuts au cinéma ? - Cela remonte à très loin, au milieu des années 40. Autant que je me souvienne, mon premier film date de 1947, il s'agit d'un film intitulé "Le Bateau Soupe" de Maurice Gleize dans lequel je jouais le rôle d'un marin qui assiste à une scène de viol dont la femme était jouée par Claudine Dupuis, la Brigitte Bardot de cette époque. C'était une époque héroïque où l'on tournait des films avec du papier chocolat dans des cours de fermes... Un jour, je tournais dans une célèbre rue dans laquelle des bals populaires étaient organisés. La mode était à l'Indochine et je me retrouvais dans une scène où un chinois tirait un pousse pousse - scène qui posait d'ailleurs problème car c'était un plan fixe, et le chinois sortait de l'écran en tirant sa machine - et un autre acteur qui tentait de planter un bambou dans une cour pavée. Cet acteur, c'était Mocky, pour vous dire que ce film était un film de rencontre puisque, par la suite, j'ai tourné dans quasiment chaque film de Mocky.
Dans "Les Biches" de Claude Chabrol (collection Dominique Zardi)
- Vous avez été auparavant boxeur, est-ce pour cela que vous débutez comme cascadeur ? - Oui tout à fait, le duo que je formais avec Henri Attal était présent dans tous les films de bagarres. On nous prenait à chaque fois.
- Vous formiez un duo assez atypique. Comment celui ci a t-il évolué ? - Nous n'avons jamais évolué et c'est là l'intérêt de ce duo qui était basé sur la non complémentarité. Vous commencez à bien me connaitre alors imaginez-vous qu'Attal était l'exact contraire de moi ! C'était un type invivable, insociable mais que j'appréciais beaucoup. Il a eu une vie particulière : il n'a jamais été marié, c'était un cas pathologique, il se passait toujours quelque chose avec lui. Par exemple, il pouvait dire votre réplique au lieu de balancer la sienne ! Notre duo est paradoxalement peu connu en France alors qu'il est très populaire en Espagne, en Italie ou encore en Pologne ! C'est une particularité du cinéma français qui oublie toujours les acteurs secondaires et ne retiennent que le personnage principal... ce qui est une erreur car ce sont eux qui font la gloire cinéma ! Cela est d'autant plus vrai que nous avons fait partie de véritables bateaux lavoirs tels que les "Fantomas", les "OSS 117" et bien d'autres !
Jeune débutant
(collection Dominique Zardi)
- Vos débuts ont-ils été faciles ? - Il y a toute une légende à propos de ça. Au tout début, nous enchaînions les films quasiment sans problème. J'ai joué dans 500 films, cela veut dire aussi que j'ai postulé dans plus du double car je ne pouvais pas être pris à chaque fois ! Au bout d'un moment, il y a eu une sorte de barrage, nous n'avons jamais su pourquoi et par la suite beaucoup de gens ont tenté de nous barrer la route en nous décrivant come des terroristes du cinéma alors que c'est absolument faux. On ne peut pas jouer dans plus de 500 films en mettant des coups de poings, ce n'est pas possible ! Je suis un des rares comédiens, et là encore c'est assez paradoxal, à avoir joué dans deux époques, deux mouvements bien distincts : à savoir le Cinéma de Papa et la Nouvelle Vague. Dans les deux, le duo fonctionnait et il se disait que c'était grâce à notre côté antipathique ! Louis de Funès a par exemple connu des années de galère terribles ! Les gens disaient de lui que c'était un grimacier, un amuseur tout juste bon pour aller à Guignol ! Personne n'en voulait, seuls les gens du métier savaient qu'il était génial et croyaient en lui !
Avec Louis de Funès et Henri Attal dans "Jo" de Jean Girault (1971)
- Votre première rencontre avec André Hunebelle date de 1953 pour "Les Trois Mousquetaires" ? - Je crois même que cela remonte à un peu avant mais peut être avez-vous raison. Vous savez "Les trois mousquetaires", "Les Misérables", "Vidocq", "Fantômas"... j'ai joué dans chaque adaptation, j'en ai fait quatre ou cinq de chaque ! A cette époque, avec M. Hunebelle, nous tournions de petits films et un jour ils nous dit "Mes cocos, je vais vous utiliser car je vais changer mon fusil d'épaule : je vais tourner des films de cap et d'épées. Mais est-ce que vous vous serez capables de pouvoir tenir un rôle dedans ?" Je lui ai alors répondu que j'avais travaillé chez la Marquise de Luxembourg et que je pouvais donc parfaitement remplir le rôle car je savais monter et m'occuper des chevaux. Du coup nous avons été engagés. C'est Hunebelle qui a remis les films de caps et d'épées à la mode. C'était un vrai seigneur, comme on en rencontre peu dans ce domaine ! Il était d'une grande douceur et d'une grande gentillesse. Tout le monde lui disait "Pourquoi encore Attal et Zardi ?" ce à quoi il répondait "Moi je dirais plutôt déjà Attal et Zardi". Avec lui nous basculions à travers ses films d'une époque à une autre.
- Pouvez-vous nous parler de vos relations avec Jean Pierre Mocky ? - C'est un fou avec énormément de talent. On ne peut pas se priver d'un metteur en scène de sa trempe même s'il est très difficile sur un plateau ! Il a le complexe du comédien, il est jaloux de ses propres produits.
- Un film nous a marqués par son double côté tragique et comique c'est "A mort l'arbitre", quel est votre point de vue sur ce film ? - C'est dans un film comme celui-ci que l'on voit tout le génie de Mocky. Ce film est encore d'actualité aujourd'hui, il traduit une réalité : nous l'avons tourné peu de temps avant le drame du Heysel où plusieurs personnes sont mortes écrasées par des barrières et des pilliers alors que tout le monde s'occupait plutôt de savoir quelle équipe avait marqué un but ! C'est un film tragique, dramatique c'est vrai !
Entre Alain Delon et Jean Gabin dans "Deux hommes dans la ville"...
- Vous avez aussi beaucoup tourné avec Claude Chabrol, que pouvez-vous nous dire de lui ? - Je retiens deux époques de Chabrol : la première, il s'agissait d'une véritable époque Chabrol, avec un style, une identité puis par la suite, avec l'effet du temps, le style a changé, on ne le retrouve pas. Son cinéma n'a pas changé mais lui oui, comme beaucoup d'autres du reste, il est loin d'être le seul. C'est d'ailleurs pour cela que les jeunes d'aujourd'hui n'adhèrent pas à son cinéma !
- Avez-vous une préparation particulière pour rentrer dans la peau de vos personnages ? - Non, je n'ai pas de préparation. Je retiens un fil directeur : quelque soit le personnage que j'interprête, j'essaie toujours de dégager un battement d'humour et de sensibilité, un coin d'oeil, c'est très important. Un jour, je jouais un officier allemand dans un film, je n'avais pas l'habitude de jouer un rôle comme celui-ci puisqu'auparavant j'interprêtais surtout des soldats, avec des pantalons et des bottes sales, mal habillé, alors qu'un offiicer est tout le contraire : très bien habillé, avec des gants en agneau, des bottes légères, un costume vert, bien coupé, près du corps à l'italienne, très élégant ! Le cachet pour ce film était énorme, ce qui était bizarre car je ne jouais qu'une seule scène. Nous tournions dans une garre désaffectée pour une scène où mes hommes embarquaient des femmes et des enfants dans un train pour les camps de concentration. J'étais l'officier qui dirigeait et je regardai donc mes hommes travailler. Nous avions tourné toute la journée et monter dans ces wagons se révêlait particulièrement éprouvant pour les jeunes acteurs et les femmes si bien que, pendant une prise, je les aidais discrètement à monter. Un critique de presse a écrit par la suite que le vice était poussé jusqu'à ce qu'un officier aide ces personnes à monter "vers la mort" en quelque sorte. Il avait eu une interprétation totalement différente de ce que je faisais. J'apprécie beaucoup de jouer les personnages dramatiques car il y a toujours beaucoup plus à dire à travers ce genre de rôle. D'ailleurs il n'y a qu'à constater que seuls les personnages historiques retiennent l'attention du public : regardez un roi comme Henri IV, tous les projets et adaptations n'ont jamais fonctionné alors que le public se passionne pour un étrangleur comme Othello. C'est assez curieux. Pour revenir à la question, je n'ai donc pas de préparation particulière, j'essaie tout simplement de me tenir au plus près de la vérité. Je me souviens que sur un film de Chabrol, ce dernier a arrêté une scène pour me dire : "arrêtes tu es trop violent", je lui ai répondu : "non je joue vrai, je fais la guerre !"
- N'avez-vous jamais eu peur d'être catalogué comme "second couteau" ? - Non, c'est un terme qui ne tient pas debout ! Qu'est ce que veut dire "second couteau" ? Pour moi c'est un terme de boucher, et encore il n'existe même pas dans le vocabulaire de la boucherie ! On est comédien ou on ne l'est pas, le reste ne sont que de fausses étiquettes. J'ai joué une quantité de rôles différents tels que des évêques, des prêtres, des rabins mais une fois encore les gens ne retiennent que les rôles dramatiques.
Un acteur doit
savoir tout jouer, même Lénine...
- Vous n'apparaissez paradoxalement que dans peu de pièces de théâtre. Cela s'est révélé une mauvaise expérience pour vous ? - Non pas du tout, il existe tout simplement une vieille querelle entre théâtre et cinéma. Vous savez, les gens qui sont formés au théâtre vous disent que c'est la seule vraie école, puis par la suite, dès qu'ils se lancent dans le cinéma, vous disent que celui-ci est bien plus intéressant que le théâtre. J'ai beaucoup apprécié mes rôles au théâtre mais cela n'a rien à voir avec le cinéma c'est vrai. Au cinéma, il y a un aspect inhumain : vous jouez une scène et on vous dit "coupez" car, par exemple, vous avec une poussière ou un poil sur l'épaule, il faut alors se remettre en condition pour ressortir son texte. Il est faux de dire que le théâtre est une meilleure école que le cinéma, les deux sont durs mais à des échelles opposées : au théâtre vous pouvez très bien jouer de près, de loin, avec une moitié de visage maquillée et l'autre non, c'est un art très difficile. Au cinéma, vous apparaissez en gros plan et si vous devez dire à quelqu'un "je vais vous tuer" et qu'il n'apparait pas une lueur de haine ou de violence dans vos yeux, cela ne fonctionnera pas. Au cinéma non plus, on ne triche pas.
- Vous avez traversé un grand nombre de décennies, puisque vous apparaissez dans les films des années 40 à aujourd'hui. Y a-t-il une époque pour laquelle vous avez une tendresse ou une nostalgie particulière ? - Cela sera bien évidemment pour le cinéma des anées 50 à 70. On en revient toujours à cette époque. J'ai eu la chance de traverser les styles et les époques c'est vrai, j'ai rencontré tous les monstres sacrés du cinéma. Le cinéma aujourd'hui a bien changé : le marketing l'emporte sur le qualitatif. Les critiques ne veulent rien dire, cela s'illustre d'ailleurs par le fait qu'aujourd'hui vous trouvez d'énormes vedettes qui sont de très mauvais comédiens ! Ils se considèrent comme acteurs mais n'en sont pas ! La technique et le trucage ont pris le pas sur tout le reste ! Vous n'avez qu'à voir le nombre de techniciens présents sur un film à la différence des années 50, le nombre a triplé ! Le cinéma féminin lui aussi s'est beaucoup développé alors qu'il est assez réducteur. Le problème du cinéma français d'aujourd'hui est que l'entrepôt est devenu plus grand que la boutique. Il y a une véritable perte de qualité, c'est d'ailleurs pour cela que le cinéma français ne s'exporte plus. Nous manquons de bons scénaristes, de bons réalisateurs. Mais d'autres sont aussi concernés, c'est le cas par exemple du cinéma américain qui ne se porte pas bien non plus.
Avec Annie Girardot dans "Elle Cause plus... elle flingue"
- Quel est l'acteur qui vous a le plus marqué ? - Gabin bien évidemment, un véritable seigneur. Mais aussi Simone Signoret. Ces gens là sont des géants, ils ont un cinquième sens, ils vous adoptent ou ils ne vous adoptent pas. Le monde du cinéma est assez particulier, on dit qu'il est une grande famille mais vous savez on se voit assez peu, on se retrouve uniquement sur les films. C'est un métier perturbant mais il y a une sensibilité particulière chez les gens de ce métier. Une personne disait pour être comédien il faut être un peu idiot : on apprend bêtement un texte, souvent épais, on se rend au théâtre à heure fixe, chaque jour pendant plusieurs mois....Le cinéma est un art cyclique. Les grandes vedettes du cinéma avaient une approche particulière : il fallait gagner leur confiance, cela était d'autant plus vrai avec De Funès.
- Vous avez aussi composé de nombreuses musiques et chansons, notamment pour les films de Chabrol ? Comment cela a t-il débuté ? - Avant d'être comédien, j'étais chanteur, ce que l'on appelait, à l'époque, dans les années 40, chanteur de charme. Tout le monde pouvait alors écrire et composer, puis par la suite il y a eu une sorte de sélection, de barrage. Les barrages étaient des personnes comme Aznavour par exemple qui emportait tout. Un jour Chabrol me dit "Il me faudrait une chanson dans le style "Tiens voilà du boudin", et je lui ai dit que j'en avais une qui s'appelait "La Tabatière". C'est comme cela que tout a débuté dans ma relation musicale avec Chabrol. Les plus grands films de Chabrol ont d'ailleurs une musique de moi. A noter du reste que je ne suis pas crédité comme concepteur de ces musiques et que par conséquant je n'ai jamais rien touché sur le cachet consacré à la musique. Il représente pourtant 25% du film, c'est à dire que le compositeur touche une énorme enveloppe pour des musiques qui ne sont pas toutes de lui !
- Vous avez aussi été journaliste et directeur de la revue des sports et spectacles Euroboxe Show ? - Oui tout à fait, ce magazine a duré pendant plus de trente ans. Ce qui est paradoxal est qu'aujourd'hui la boxe, qui est un sport où les français se sont toujours illustrés de tout temps, est le seul sport qui ne dispose pas de sa propre revue. Mon journal a très bien marché pendant plusieurs années puis il y a eu des difficultés avec une dame qui souhaitait apporter des modifications telles que changement de formules, mouvement de capital... et qui, contre mon refus, a tout fait pour bloquer son développement. Au final, quand on vous annonce que votre journal ne vend plus même un exemplaire, vous comprenez vite le message et tout s'est arrêté.
Avec Maurice Biraud et Michael Lonsdale
- Vous avez aussi écrit de nombreux ouvrages à thématiques diverses ? Vous parlez tout à la fois de la boxe, du monde des truands, de l'histoire du judaïsme, est-ce une manière pour vous de retracer les époques de votre vie ? - Oui c'est un peu ça. J'a écrit sur tout. Il y a eu pour certains ouvrages des prises de position particulière notamment pour "Le Génie du judaïsme" ou certains ont dit "Tu es pour les juifs", d'autres me disaient "Tu es contre les juifs" alors que la vérité est que je n'écrivais ni pour ou contre les juifs mais sur les juifs ! J'ai toujours écrit, même lorsque j'étais tout gamin, j'écrivais déjà des fables et des chansons mais j'étais trop timide par la suite pour dire qu'elles étaient de ma composition, j'étais timide à cette époque ! J'ai cependant quelques regrets dans ce domaine : je n'ai jamais eu la chance de disposer d'un budget chanson alors que, comme je l'ai dit précédemment, j'ai écrit un tas de chansons pour le cinéma. D'ailleurs, concernant le cinéma, je n'ai pas de regrets, je ne peux pas dire qu'il s'agisse de regrets mais j'ai l'impression de n'avoir jamais vraiment été à ma place ! J'ai eu une chance obsolète mais j'avais un argument : je disais au réalisateur : "engage moi dans ton prochain film et ce sera le meilleur que tu aies jamais fait !" Et comme dans ce milieu la plupart sont supersticieux on me prenait !
- D'ou l'appellation de "comédien fêtiche du cinéma" ? - C'est Chabrol qui a dit ça car il me considère comme son porte bonheur.
- Vous avez une une actualité chargée sur le plan littéraire puisque deux ouvrages sont sortis, dont "Le Monde Des Truands" dans lequel vous évoquez le monde de la pègre, est ce un milieu que vous avez réellement fréquenté ? - Bien sûr, mais vous savez on parle du milieu de la pègre et du milieu du cinéma, mais c'est le milieu tout court ! D'ailleurs les truands se sont toujours intéressés au monde du cinéma et c'est grâce à ce dernier que j'ai rencontré tant de bandits. Alors forcément oui je l'ai fréquentée. Ma rencontre avec Mesrine est assez particulière ; j'étais sur les Champs Elysées, il était quatre heures de l'après midi et je rentre dans un restaurant, totalement vide, ou l'on me sert une escalope. Pendant que je mange, un type me colle la main sur mon épaule et je m'exclame "Ah merde c'est pas vrai on ne me fout jamais la paix, je ne mangerai jamais mon bifteak tranquille !" Je ne regarde même pas qui c'est et lui dis : "Qu'est ce que tu me veux ?" Et l'homme me répond "Rien je voulais simplement te dire bonjour Zardi, je suis Jacques Mesrine." Ca m'a surpris à tel point que je voulais lui balancer "mais oui bien sûr et moi je suis Pierrot le Fou", j'y ai pensé et finalement je ne lui ai pas dit ! Je me suis retourné et effectivement c'était bien Mesrine. Il m'a dit "Alors tu as des problèmes, tu veux que je m'en occupe ?" ce à quoi je lui répondis "Oui vous êtes bien informé mais sans façon merci. Moi mon verre est petit mais je bois dans mon verre". Il me regarde et me dit "Toi tu es un sage !". C'était curieux ça, Zardi un sage...l'idée m'a amusé ! J'ai pensé que cela ferait bien rire dans les chaumières ! Je l'ai rencontré une deuxième fois dans un cabaret, il m'a offert une bouteille de champagne sans que je l'aperçoive, je ne savais pas que ce cadeau était de lui et quand je l'ai su, je suis allé le remercier dans un salon particulier dans lequel il était assis. Beaucoup de truands était attirés par Belmondo et comme je travaillais beaucoup avec lui et qu'il les ignorait, il me disait "Vas-y toi, parle leurs !" Et c'est comme ça que mes relations avec ces gens sont nées !
Avec son ami Bébel...
Franck et Jérôme avec Dominique Zardi en octobre 2006. Une après-midi passée à discuter cinéma dans un bar aux Gobelins où il descendait régulièrement.
Page créée le 20 mars 2009, dernière
modification le 5 mars 2016 PREMIERE PARTIE / TROISIEME PARTIE Haut de Page / Retour au Sommaire des Interviews / Retour au sommaire principal
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