Enrico ISACCO
1er assistant réalisateur

 

aaaaa Enrico Isacco a participé au tournage du film « Dans l’Eau… qui fait des bulles ! » en qualité de premier assistant du réalisateur Maurice Delbez. A cette occasion, il a occupé cette fonction pour la première fois dans sa carrière, après avoir été second assistant sur plusieurs films, notamment auprès de Marc Allégret. Par la suite, il est devenu l’assistant de François Leterrier (« Un Roi sans divertissement ») et de John Frankenheimer sur « Grand Prix » et « The Extraordinary seaman ». Détail amusant, il a aussi été l’assistant de Philippe Condroyer sur le tournage de « Tintin et les oranges bleues ». Les deux hommes s’étaient vraisemblablement rencontrés lors de tournages de films industriels avant de se retrouver tous deux assistants de Maurice Delbez sur « Dans l’Eau… qui fait des bulles ! ». Par la suite, Enrico Isacco a signé la réalisation de courts-métrages avant de devenir directeur de production puis producteur délégué. Merci à lui de nous avoir livré son témoignage sur le tournage du film « Dans l’Eau… qui fait des bulles ! », tourné en 1961, au début de sa carrière… « Mais vous savez, dit-il, tout ça, c’est loin ! »

 

Témoignage de M. Enrico ISACCO du 30 mars 2016 pour Franck et Jérôme

 

aaaaa C’est sur ce film de Maurice Delbez que je suis devenu premier assistant pour la première fois de ma carrière. Mon travail consistait à organiser les journées de tournage en réalisant le plan de travail. Je repérais aussi les lieux de tournage avec Maurice Delbez et je m’occupais de la figuration. Par exemple, lorsque nous avons tourné à Morat, nous avions besoin de figurants pour jouer des policiers. Ce sont finalement de vrais policiers suisses qui ont joué leur propre rôle. Certains des premiers plans du film, se passant « sous l’eau », ont été tournés à l’aquarium du Trocadéro où nous avions installé un mannequin.

aaaaa Maurice Delbez était un très bon technicien qui connaissait son art sur le bout des doigts. Nous sommes sortis tous les deux de l’IDHEC. A l’époque il avait obtenu un succès avec une comédie, dont il nous parlait, qui s’appelait « A Pied, à cheval et en voiture ». En studio et en extérieurs, nous n’avons pas été confrontés à des difficultés particulières. Ce fut un tournage plutôt « sans histoire » dans le sens où il s’agissait d’un film techniquement ordinaire et simple de réalisation. Il me semble d’ailleurs que le plan de travail a été respecté, c'est-à-dire que nous n’avons pas pris de retard.

aaaaa Louis de Funès était quelqu’un de très nerveux, qui transpirait avant même de tourner, mais très aimable. Comme comédien, il était parfait. D’une part, c’était un vrai pro, jamais en retard et qui connaissait toujours son texte. D’autre part, il était très imaginatif et improvisait sans cesse dans le jeu. Il s’entendait bien avec les autres comédiens, comme Marthe Mercadier ou Jacques Dufilho qui jouait le fossoyeur et que j’entends encore donner sa réplique : « Quand il pleut c’est de la boue, quand il fait sec c’est de la brique ! »

aaaaa Ce film a été très important pour moi car il s’agissait de mon premier film comme premier assistant mais, sinon, ce n’est pas un film qui m’a beaucoup marqué. A dire vrai, j’ai trouvé le titre « Dans l’Eau… qui fait des bulles ! » absolument ridicule, je préférais celui du livre original « La Chair à poisson ».

 

Tournage en extérieurs à Morat (collection F&J)

 

 

Philippe CONDROYER
2nd assistant réalisateur

 

aaaaa Philippe Condroyer est un metteur en scène qui a participé au tournage du film « Dans l’Eau… qui fait des bulles ! » en qualité de second assistant. Ses souvenirs concernant ce tournage sont par conséquent assez minces mais il était intéressant de bavarder avec lui pour de multiples raisons. Outre la sympathie qui le caractérise, le réalisateur a signé le divertissant « Tintin et les oranges bleues » – un clin d’œil à nos amis lecteurs belges – le bon polar « Un Homme à abattre » et surtout « La coupe à dix francs », une œuvre sur le malaise d’une jeunesse post soixante-huitarde qu’il faut impérativement (re)voir aujourd’hui. Un film sobre et pourtant acide dont le scénario a été écrit par Philippe Condroyer lui-même en s’inspirant d’une histoire vraie. Un grand merci à cet homme charmant avec lequel il fut agréable de parler cinéma.

 

Témoignage de M. Philippe Condroyer du 30 mars 2016 pour Franck et Jérôme

 

aaaaa J’ai travaillé sur le film « Dans l’eau… qui fait des bulles ! » comme second assistant du réalisateur Maurice Delbez. A cette époque, je réalisais déjà quelques courts métrages et des films industriels, où j’ai rencontré Enrico Isacco qui est devenu premier assistant de Maurice Delbez. Si j’ai bonne mémoire, c’était un film que produisait un chanteur qui s’appelait Pierre Dudan. Malheureusement, je n’ai pas connu de Funès sur ce tournage, dont les images qui me reviennent sont celles de paysages suisses où nous tournions. Quand on occupe la fonction de second assistant, on ne côtoie pas beaucoup les acteurs et, pour tout vous dire, j’étais très peu sur le plateau, courant ici et là pour aller chercher mille et une petites choses qui manquent pour tourner le plan en préparation etc… Par exemple, pour une scène que nous avons improvisée sur place, j’ai dégoté en vitesse une fanfare. Mais j’ai souvenir d’un tournage tranquille. Peu après, je suis passé à la réalisation de longs-métrages et mon premier film, « Tintin et les oranges bleues » a marché très fort. A cette occasion, j’ai connu Hergé, qui m’a écrit une superbe lettre pour me dire qu’il avait beaucoup aimé le film. René Goscinny a aussi participé à l’écriture du scénario. Le héros Tintin a été interprété par Jean-Pierre Talbot. Le producteur du film l’avait fait radiographier pour s’assurer qu’il ne grandirait pas pendant le tournage (rires) !

 

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