de "West Side Story" au "Gendarme à New-York"
AAAA En 1961, une comédie musicale de Robert Wise et Jerome Robbins raffla les oscars du meilleur film, de la meilleure mise en scène, des meilleurs seconds rôles et de la meilleure photo ! Ce film, devenu un classique du cinéma, c'est "West Side Story", avec Natalie Wood, Russ Tamblyn et Richard Beymer dans les rôles principaux, sur une musique de Bernard Bernstein, habilement située au carrefour du classique, du jazz et de la variété. Les décors sont signés Boris Leven et Victor Gangelin. Ce film - dont la réalisation coûta plus de six millions de dollars - s'imposa rapidement comme la comédie musicale la plus populaire de l'histoire du cinéma.
Analyse d'un succès AAAA "West Side Story" s'inspire du Roméo et Juliette de Shakespeare, dont l'intrigue est transposée dans le quartier de West Side de Manhattan, plus précisément dans le secteur des Hell's Kitchen. Une histoire d'amour contrariée par la haine raciale entre deux clans d'Américains blancs et de portoricains. Lorsque les filles immigrées dansent et chantent ce qu'elles trouvent et apprécient sur le sol américain (liberté, machines à laver, abondance et espace, émancipation de la sexualité), les garçons portoricains soulignent sarcastiquement les points noirs aux Etats-Unis, comme la discrimination raciale, le gangstérisme, la vénalité... Ainsi, le film parvient à faire exprimer les collectivités et exposer des problèmes, des espoirs et des souffrances qui dépassent la psychologie individuelle à laquelle est souvent ramené le cinéma parlé. Par ailleurs, lle format 70mm ici utilisé - comme pour toutes les grandes comédies musicales - permet aux spectateurs de contempler les moindres détails d'un ballet collectif.
Une adaptation très libre : "L'Entrecôte story" AAAA Dans "Le Gendarme à New-York", réalisé par Jean Girault et sorti en 1965, une scène n'est pas sans rappeler la comédie musicale "West side story". Le maréchal des logis chef Cruchot se voit voler une entrecôte tout juste achetée chez le boucher. Il se met à la poursuite de son voleur qui l'entraîne sur un terrain de jeu grillagé squatté par des Portoricains. Commence alors une danse haut-en-couleur menée tambour battant par policemen et brigands. Et bien évidemment, les policiers finiront les mouvements par l'arrestation des malfaiteurs. Et Cruchot pourra naturellement récupérer sa précieuse entrecôte ! AAAA Le compositeur de la B.O des Gendarmes, Raymond Lefèvre, nous livrait ses souvenirs en 2007 : "Il y avait dans le film un ballet de quelques minutes, filmé en plein air dans un quartier de New-York. Puisque nous nous trouvions dans la même ville que les protagonistes de "Wild West story", l'idée est venue de réaliser un pastiche de la comédie musicale. Ainsi, comme pour la "Marche des gendarmes" qui rappelait "Le Pont de la rivière Kwaï", il m'a fallu composer une musique rappelant "Wild West Story" tout en évitant le plagiat." Et le résultat est convainquant. Raymond Lefèvre nous offre tout à la fois une musique rythmée par les claquements de doigts et une contrebasse menaçante dans une ambiance pesante, ainsi que des percussions dynamiques et des cuivres à gogo dans un climat électrique. Si les clins d'oeil à la B.O. de Bernard Bernstein sont présents, le compositeur français a eu l'habileté de ne pas en abuser et signe avec "Entrecôte story" une musique originale. AAAA Mais d'autres éléments non-musicaux rappellent le film américain. Le terrain de jeu grillagé, le claquement des doigts, les provocations au couteau, la présence de policiers... Enfin, à la fin de la parodie française, Louis de Funès s'exclame "Merci Maria !" lorsqu'une fille de la bande lui remet son entrecôte. Curieux hasard, l'une des protagonistes de "West side story" s'appelle Maria...
Le compositeur Raymond Lefèvre et une photographie de la comédie musicale (collections privées)
L'entrée vers le terrain de jeu dans "West Side Story" en 1961 et dans "Le Gendarme à New-York" en 1965
Un terrain de jeu pour décor dans les deux films.
Le claquement de doigts dans "West Side Story" en 1961 et dans "Le Gendarme à New-York" en 1965
Quelques personnes suspendues, en 1961 et en 1965.
Réglement de comptes au couteau, en 1961 et en 1965.
La présence de policemen en 1961 et en 1965.
La scène de danse en 1961 et en 1965.
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