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Carlo NELL

 

1ère partie / 2ème partie

 

aqzdrftgyhjLe comédien Carlo Nell compte plus d'une trentaine de films à son actif. Ses débuts remontent en 1960 dans "Lola", le premier long-métrage de Jacques Demy. Outre les artisans de la Nouvelle Vague (dont Claude Chabrol), il a aussi eu l'occasion de côtoyer les plus grands metteurs en scène d'un cinéma grand public, tels que Michel Audiard ("Le Cri du cormoran le soir au dessus des jonques" en 1970, ou "Elle cause plus...elle flingue" en 1972), Robert Enrico ("Ho!" en 1968), Denys de La Patellière ("Du Rififi à Paname" en 1966 avec Jean Gabin) où encore Gérard Oury ("La Soif de l'or" en 1992 et "Fantôme avec chauffeur" en 1995). Il est un acteur complet qui joue dans des registres très différents, il apparait aussi pour la télévision, notamment dans "Lagardère" de Jean Pierre Decourt en 1967 ou dans "Les Boeufs carottes" avec Jean Rochefort.

aqzdrftgyhjIl eut le privilège d'être un proche de Louis de Funès et de lui avoir donner la réplique à de nombreuses reprises au cours de sa carrière puisqu'on le retrouve dans "Les Grandes vacances" (1967), "Le Gendarme en balade" (1970), "Jo" (1971) et "Le Gendarme et les extra terrestres" (1979) de Jean Girault, ainsi que dans "Hibernatus" (1970) d'Edouard Molinaro. Nous remercions cet homme d'une grande gentillesse qui a pris soin de répondre à l'ensemble de nos questions avec amabilité et professionnalisme. Nous espérons que, tout comme nous, vous prendrez plaisir à lire son témoignage inédit !

 

Claude Gensac, Carlo Nell, Bernard Blier, Jacques Marin et Louis de Funès dans "Jo" de Jean Girault (1971). Merci à M. Carlo Nell pour le superbe cliché !

 

Témoignage de M. Carlo Nell du 28 novembre 2007 par Franck et Jérôme

 

aqzdrftgyhjMa première rencontre avec Louis de Funès se déroula à la télévision dans une émission qui s'appelait "Paris Club". A cette époque Louis jouait "La Grosse valse" au Théâtre des Variétés. On se connaissait un peu puisque j'avais déjà eu l'occasion de le voir jouer du piano, c'était d'ailleurs un domaine dans lequel il excellait. Il était un merveilleux pianiste de jazz. Nous avons sympathisé et il m'a dit "Si je peux, je ferai appel à vous". Par la suite nous avons donc tourné plusieurs films ensemble, nous sommes restés de bons amis. Il m'a d'ailleurs remis la médaille vermeille de la Ville de Paris. Il est drôle de noter que pour cette occasion, c'est lui qui est arrivé avant moi à la cérémonie malgré le fait que je sois toujours ponctuel ! Quand je suis entré il m'attendait déjà.

aqzdrftgyhjLouis avait toutes les qualités, il était d'une grande gentillesse, altruiste, c'était un très grand monsieur. Il est impossible de pouvoir formuler des critiques à son encontre tant il était formidable ! C'est vrai que parfois il était un peu nerveux mais comme tout le monde ! Sur les plateaux, tout se déroulait merveilleusement bien. Il savait faire la part des choses, il avait autant de respect pour un grand comédien que pour un petit débutant ! Il n'a jamais fait de différences entre eux. Je me rappelle d'une discussion avec Fédérico Fellini qui m'a dit tout le bien qu'il pensait de Louis, il avait été élogieux. C'est drôle car je tournais avec lui juste après et je lui en ai parlé, cela l'avait touché. C'était toujours une grande joie de pouvoir le retrouver, nous étions tous une grande famille.

aqzdrftgyhjLouis a toujours aidé ses amis en les faisant tourner dans ses films dès qu'il le pouvait. Il en est ainsi pour Max Montavon, Christian Marin, Michel Galabru, Claude Gensac et beaucoup d'autres. Il était un véritable exemple ! Il a toujours entretenu de bonnes relations avec ses partenaires, même avec Gabin malgré tout ce qui a pu être dit, ils s'accordaient au contraire très bien !

aqzdrftgyhjMes apparitions dans ses films ont été espacées, j'ai joué dans " Les Grandes Vacances ", puis dans " Le Gendarme en Balade ", "Hibernatus ", " Jo " et enfin " Le Gendarme et les extra-terrestres ". D'ailleurs en ce qui concerne " Hibernatus " c'est assez drôle car je rentrais de voyage avec ma femme et je suis passé le saluer sur le plateau. Il m'a dit "Il y a un petit rôle pour toi" et j'ai effectivement joué ce petit rôle de journaliste qui interviewe Mickael Lonsdale. Je me souviens de Louis comme un acteur merveilleux vis a vis des autres comédiens, il essayait toujours de nous aider, de nous épauler. Il faisait beaucoup d'improvisations mais même cette improvisation était répétée, tout était mécaniquement construit dans sa tête. Je me rappelle l'avoir vu répéter différentes improvisations pendant le tournage de "Jo", il était très méticuleux et professionnel. Sur le plateau, Louis était à la fois décontracté quand il le pouvait car il aimait discuter avec les personnes l'entourant mais il avait aussi son franc parler. Il était soucieux de tout. Il se montrait toujours accessible, si vous étiez seul, il vous invitait à déjeuner. Je me souviens que pour " Le Gendarme et les Extra-terrestres ", Louis est venu me voir et m'a demandé où je logeais, je lui ai dit que j'étais dans un petit hôtel et Louis m'a répondu " Viens dans un grand hôtel ", il était très généreux avec tout le monde.

aqzdrftgyhjJe l'ai également vu jouer au théâtre où il était très impressionnant, notamment dans " La Valse des toréadors ". Face à lui, il était impossible d'avoir peur car il vous mettait de suite en confiance, tout comme Fernandel. Il mettait tout le monde à l'aise. Je n'ai donc que des bons souvenirs concernant mes rapports avec Louis de Funès.

 

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Avec Louis de Funès et Paul Préboist dans "Le Gendarme en balade" de Jean Girault (1970).
En journaliste dans "Hibernatus" d'Edouard Molinaro (1969).

 

Interview de février 2012

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