André HUNEBELLE
Réalisateur et... maître verrier !
aaaaa Le nom d'André Hunebelle est étroitement lié à un cinéma français dit populaire et de qualité. Après avoir relancé les films de capes et d'épées ("Le Bossu", "Le Capitan") dans les années 1950, André Hunebelle se spécialisa dans les films d'aventures, en signant, dans la décennie 1960, les séries "OSS 117" et bien évidemment "Fantomas"...
aaaaa La première partie de sa carrière professionnelle est moins connue. Il commença tardivement sa carrière au cinéma, d'abord comme producteur pendant la guerre, puis comme réalisateur à la fin des années 1940. En 1949, il fait "débuter" deux hommes dans le film "Mission à Tanger", un dialoguiste et un comédien qui ont pour noms Michel Audiard et Louis de Funès ! A cette époque, de Funès est déjà apparu dans une quinzaine de films en qualité de figurant. Dans "Mission à Tanger", il se voit confier mieux qu'une silhouette, il incarne un militaire espagnol qui conseille d'y aller Franco. Son phrasé sec et ce trait d'humour permettent au spectateur de porter son attention sur ce comédien encore inconnu. Ainsi, à l'instar de Daniel Gélin, de Raymond Rouleau ou des réalisateurs Pierre Montazel et Claude Boissol, André Hunebelle figure incontestablement parmi les personnes qui aidèrent Louis de Funès au début de sa carrière. Outre les films déjà cités, il le fit tourner dans plusieurs longs-métrages où de Funès gagna progressivement en importance : "Millionnaires d'un jour" (1949, petit rôle), « Ma femme est formidable » (1951, autre petit rôle), "Monsieur Taxi" (1952, rôle de troisième plan auprès de Michel Simon), "L'Impossible Monsieur Pipelet" (1955, second rôle auprès du même Michel Simon), "Taxi, roulotte et corrida" (1958, premier rôle).
aaaaa Hormis « Millionnaires d'un jour », « Mission à Tanger » et « Monsieur Taxi », Hunebelle réalisa également « Méfiez vous des blondes », « Mon mari est merveilleux »... Tous ces films ont un point commun que le comédien Yves Vincent a rappelé dans une des interviews qu'il a nous a accordées : "Hunebelle était tellement persuadé d'avoir de la chance et de rencontrer le succès avec chacun de ses films si ceux-ci commençaient par « M » qu'il était impossible d'avoir toute discussion avec lui à ce sujet. C'était assez idiot mais il ne croyait qu'à ça, c'était d'après lui sa chance ! Une vraie chance pour lui, ça a été d'avoir des dialogues parfois signés Michel Audiard."(interview du 3 janvier 2014).
Tournage de "Fantômas" sur une ligne de chemin de fer. Jean Marais se trouve au premier plan, avec la casquette. Habillé tout en blanc, le réalisateur André Hunebelle donne les consignes à toute l'équipe (collection musée Gaumont).
aaaaa Les différentes discussions que nous avons eues avec des réalisateurs, assistants, techniciens du son et de l'image ont régulièrement révélé qu'André Hunebelle, qui s'était proclamé réalisateur sans véritable formation, ne disposait pas d'une grande connaissance de la technique et s'appuyait beaucoup sur ses assistants et son directeur de la photographie. Le décorateur Max Douy et l'assistant Michel Wyn, entre autres, le considéraient comme un "artisan" réalisateur. Il n'en demeure pas moins que Hunebelle jouissait d'un grand sens de l'esthétisme, soignant rigoureusement les décors et la photo de ses films, en studio comme en extérieurs. De surcroît, ils savaient vraisemblablement trouver les mots justes pour diriger ses comédiens.
aaaaa Mais ce qui est encore moins connu, c'est la carrière professionnelle d'André Hunebelle dans l'entre deux-guerres. Après avoir passé une partie de sa vie en Algérie où il était devenu maître verrier, Hunebelle s'installa à Paris à la fin des années 1920. Peu de documentation de cette époque nous est parvenue. Vous trouverez ci-après quelques éléments, notamment un article paru dans l'Illustration en 1930.
Portrait d'André Hunebelle, probablement vers 1929, et une photographie de son atelier (collection F&J)
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Quelques objets créés par André Hunebelle (collecion F&J)
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