Roger PIERRE

 

 

AAAaAA Roger Pierre est né en 1923 à Paris d'un père tailleur et d'une mère couturière. Après avoir suivi les cours d'une école de commerce, il fait ses débuts en 1946 simultanément au cabaret et au cinéma dans "Le Père tranquille" de René Clément. Très vite, il rencontre Jean-Marc Thibault avec lequel il va former pendant trente ans un des duos les plus connus de la scène comique française. Contrairement à une idée répandue, son vrai nom n'est pas Jean Le Gall (Jean Le Gall est le nom de son personnage dans "Mon oncle d'Amérique" d'Alain Resnais en 1980).

AAAaAA Roger Pierre fait ses débuts aux côtés de Jean-Marc Thibault dans un cabaret de la rive gauche : " Le Caveau de la terreur " et participe à de nombreuses émissions de radio comme " Les voisins ". Toujours assisté de son acolyte, il connaît un grand succès avec " La cavalcade " sur radio Luxembourg. Ils font rire la France avec leur émission télévisée légendaire La grande farandole. Roger Pierre tourne pour le cinéma dans quelques films dont "Belle mentalité", "Tartarin de Tarascon" de Francis Blanche ou encore "Mon oncle d'Amérique". En 1956, il signe avec Jean-Marc Thibault "La Vie est belle". Au total, il joue dans près de quarante films, sous la direction de Maurice Labro, de Jean Laviron, de Michel Boisrond, de Francis Rigaud ou de Jack Pinoteau. Ce comédien truculent vole de ses propres ailes à partir de 1974. On le voit à contre-emploi dans "Mon oncle d'Amérique" (1979) d'Alain Resnais, dans la peau d'un haut fonctionnaire dépressif. Sa prestation remarquée est suivie d'un rôle d'homme d'affaires dans " Chambre d'hôtel " (1980) de Mario Monicelli. Sa dernière apparition au cinéma date de 1982 dans "Le Braconnier de Dieu" de Jean-Pierre Darras. Auteur de revues pour divers cabarets, Roger Pierre est avant tout un comédien de théâtre : " Deux anges sont venus " (1965), " Qui est cette femme ? " (1967), " Voyez-vous ce que je vois ? " (1976), " Monsieur Masure " (1987), " A vos souhaits " (1991). En 1983, il publie son autobiographie, " Eclats de rire ". Elle est suivie en 2007 de " Mes amis, mes amours " (éditions Alternatives), où il évoque ses meilleurs souvenirs d'artiste. Il nous a quittés le 23 janvier 2010.

AAAaAA Roger Pierre joua aux côtés de Louis de Funès à plusieurs reprises. Après s'être fréquentés dans les cabarets parisiens dans les années 1940, ils se sont retrouvés au générique du film "Je n'aime que toi" de Pierre Montazel sorti en 1949. Nous les retrouvons bien entendu en 1960 dans "Les Tortillards" de Jean Bastia, où ils sont respectivement père et fils, puis dans "La Belle américaine" réalisé l'année suivante par Robert Dhéry, sans qu'ils partagent une scène ensemble cette fois-ci. En 1962, il interprète un truculent commerçant dans "Nous irons à Deauville" de Francis Rigaud. Enfin, Roger Pierre a signé l'adaptation de " La Bande à papa " de Guy Lefranc, avec Louis de Funès et surtout Fernand Reynaud comme vedettes, en 1955. Un chaleureux hommage à ce fantastique artiste qui nous avait livré ses souvenirs en 2007.

 


Source photo : http://www.le-papier-a-gaumet.com/stars/images/roger_pierre.jpg

 

 

Témoignage de Roger Pierre du 22 décembre 2007 pour Franck et Jérôme

 

azertyazertyEn 1946, j 'ai eu un petit rôle dans une pièce de Claudel qui s'appelait "L'otage", dans laquelle je n'avais qu'une phrase à dire. Je jouais un hussard de la garde et j'ai été félicité par Claudel et l'on m'a photographié pour garder un souvenir . Plus tard j'ai su que l'on recherchait une personne pour jouer le rôle d'un hussard de la garde et je suis allé me présenter avec ma photo. Il y avait environ 20 personnes qui attendaient et, comme je travaillais, je n'ai pas pu rester et j'ai donc laissé ma photo. J'ai reçu quelques temps après un coup de téléphone, on m'a dit "le rôle est pour toi, c'est toi qui présente le mieux" et j'ai débuté comme ça.

AAAaAA J'ai tourné avec Paul Meurisse et Louis Seigner de la Comédie Française. Par la suite j'ai joué dans "Le Père Tranquille" de René Clément avec Noêl-Noêl, c'était en 1946. J'ai connu Louis de Funès bien avant mon premier film à ses côtés, à savoir "La Bande à Papa" de Guy Lefranc (1955). Ma première rencontre avec lui remonte à 1946. A cette époque, Max Revol avait crée une troupe de fantaisistes, située 1 place Pigalle, dont Jean Richard était le producteur. Il y avait donc bien évidemment Max Revol, Jean Richard mais aussi Jean Marc Thibault. J'étais le jeune premier de cette troupe mais il nous manquait quelqu'un pour faire les inters, c'est à dire une personne qui rentre pendant les différentes coupures. Jean-Marc a pensé à un copain, Daniel Gélin, et celui-ci nous a dit qu'il connaissait une personne qui recherchait du boulot, c'était Louis de Funès. La saison d'après, nous ne l'avons pas repris car il ne faisait pas assez rire et nous avons engagé Hubert Deschamps.

AAAaAA Nous sommes restés toutefois de bons amis et je l'ai retrouvé dans "La bande à Papa". J'étais scénariste et je devais écrire ce film pour Fernand Raynaud, mais je n'avais pas le temps, une autre personne a donc pris ma place et j'ai travaillé sur ce film en tant qu'adaptateur. Pour le rôle du père, nous avons pensé à Louis de Funès. J'ai également joué à ses côtés dans "Les Tortillards" où je jouais son fils. Je souhaitais faire du théâtre mais il ne voulait pas et me poursuivait avec ça. Ce film a très bien fonctionné en Angleterre car il repose sur une forme de comique que les anglais apprécient.

AAAaAA Concernant la troupe des Branquignols, Robert Dhéry nous a un jour dit, à Jean Marc et moi, qu'il appréciait beaucoup ce que nous faisions et qu'il souhaitait nous engager dans la troupe qu'il allait créer à la rentrée, qui s'appellerait "Les Branquignols". Le problème fût que le co-auteur a demandé à jouer au sein de cette troupe, il s'agissait de Francis Blanche et c'est ainsi qu'il fût engagé, avec sa belle mère et sa femme, à notre place. Pour compenser, Robert nous a obtenu un petit rôle chacun dans "La Belle Américaine".

 

Louis de Funès en 1952, à l'époque où il jouait le valet Charles dans la pièce "Sans Cérémonie", aux côtés d'Albert Préjean, Jean Ozenne, Phillipe Nicaud ou encore Claude Gensac. Il devait adapter la pièce onze ans plus tard au cinéma avec "Pouic-Pouic", où il tenait la vedette. Ce cliché provient de l'ouvrage de Roger Pierre "Mes amis, mes amours" (éditions Alternatives, 2007). Son regretté auteur nous en avait donné l'autorisation de reproduction.

 

AIA

Louis de Funès et Roger Pierre dans "Les Tortillards" de Jean Bastia, réalisé en 1960. Dans cette scène où se joignent également Christian Marin et Madeleine Barbulée, la poudre Cicéron n'est manifestement pas encore au point...

 

 

Salutations de l'artiste au générique de "La Belle Américaine" (1961)

 

Page créée le 28 mars 2008, modifiée le 19 janvier 2017

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