Michel DANCOURT

 

lkjhagfdsMichel Dancourt n'a joué que deux fois avec Louis De Funès, dans "Courte-Tête" de Noël Carbonneaux en 1956 et dans "Faites Sauter la Banque" de Jean Girault en 1963. Il se trouve également au générique des "Dents Longues" de Daniel Gélin (1952) et de "Bonjour Sourire" de Claude Sautet en 1955, sans toutefois partager une scène avec Louis de Funès.

lkajhgfdsDans le film de Jean Girault, il interprête l'amusant cousin Casimir de Liège, au cours d'une des meilleures scènes du film ("Tu te souviens de Lulu la blonde ?" "Mais où il nous a le plus impressionnés, c'est avec deux énoooooormes Allemands !"). Si les deux hommes ne se sont jamais retrouvés devant une caméra, on ne peut pas dire qu'ils se sont perdus de vue pour autant... Louis De Funès et Michel Dancourt s'estimaient et se voyaient régulièrement. Ce dernier, qui travaillait alors à la radio, n'hésitait pas à lui rendre visite sur un plateau et à l'interviewer. Un grand merci à lui, sa sympathie et pour le temps qu'il nous a consacrés à répondre à nos questions... Sa fille Diana nous a appris son décès, survenu à Paris le 9 février 2008.

 

 

Interview de Michel Dancourt du 18 juin 2007 par Franck et Jérôme

 

 

- M. Dancourt vous avez joué dans deux films avec Louis de Funès : "Courte Tête" de Noel Carbonneaux et "Faîtes sauter la banque" de Jean Girault...

- Oui et c'est aussi moi qui l'ai fait débuter au théâtre. A l'époque, j'ai produit une pièce qui s'appelait "Sans Cérémonie" où Louis avait un rôle, celui du valet et non pas celui de Léonard Monestier qu'il reprendra dans "Pouic-Pouic", l'adaptation cinématographique de cette pièce, qui était jouée par Albert Préjean. Il y avait déjà Philippe Nicaud par contre. Par la suite j'ai aussi fait beaucoup de pubs en Belgique avec lui.

 

- Vos relations étaient donc très bonnes ?

- Ah oui, c'était très bien, nous étions très amis. Je vois d'ailleurs toujours son fils Olivier et sa femme lorsque je vais à Deauville. Vous savez, Louis De Funès avait une force comique impressionnante et cela même dans la vie ordinaire. Même lorsque selon lui ce n'était pas drôle, j'étais mort de rire. Je me rappelle une fois où Louis m'expliquait comment il avait réussi à glisser sur une bouche d'égoût et j'étais plié en deux. Louis me disait "mais t'es con, y'a rien de drôle !" mais il était à mourir de rire, je ne pouvais pas m'en empêcher (rires) !

 

- Pouvez nous parler de l'ambiance sur le plateau de "Faîtes sauter la Banque" ?

- L'ambiance était très bonne. Girault était un ami de longue date, tout comme Jacques Vilfrid son collaborateur. Je leur avais monté d'ailleurs leur première pièce au théâtre qui s'appelait "L'amour, toujours l'amour". Sur le plateau, l'ambiance était sympathique mais toujours très professionnelle. Je me souviens d'ailleurs que l'une des actrices, lors du premier jour de tournage, était partie faire les boutiques ce qui a rendu furieux Louis qui disait "C'est pas vrai, premier jour de tournage et elle absente !". De Funès a toujours été extrêmement professionnel, même à ses débuts, il répétait sans cesse. Par exemple, je l'ai vu répéter vingt fois la scène de "La Puce à l'oreille" qu'il jouait au théâtre en 1952 et où il se faisait botter les fesses par Pierre Mondy. Je lui disais "Mais t'en as pas marre de prendre des coups de pied dans le cul ?" et lui répondait "Non, là, on pourrait améliorer encore" (rires) !

 

- Dans quel état d'esprit était Louis de Funès avant une prise ?

- Il n'était pas tendu outre mesure, juste attentif à ce qu'il faisait. C'est sur qu'il ne sautait pas juste avant de débuter une prise, il a toujours agi comme un immense professionnel !

 

- Il y avait une grande complicité entre lui et Girault non ?

- Oui bien sûr, ils étaient très complices. Je me souviens que pour "Sans cérémonie" au théâtre, j'ai demandé à Louis de venir jouer un petit rôle, celui du valet comme je vous ai expliqué auparavant. Mais à cette époque, il était pianiste au cabaret "La Tomate" et gagnait 5 000 francs de la soirée, ce qui était exceptionnel pour l'époque. Je lui ai demandé d'accepter ce rôle mais il m'a répondu "Non ça ne m'intéresse pas, je suis bien là bas, je joue du piano et je gagne bien ma vie, je prends 5 000 francs chaque soir". Je me rappelle lui avoir répondu "moi je te propose 10 000 francs tous les soirs et tu viens jouer" (rires) ! Finalement il a accepté.

 

Michel Dancourt dans le rôle du cousin Casimir, en compagnie de Louis de Funès
Photographie d'exploitation française (collection F&J)

 

- Vous l'avez souvent revu au cours de sa carrière ?

- Je le voyais très souvent, je le suivais. Par la suite j'ai fait beaucoup de radios et lorsque j'en avais l'occasion, j'allais sur les plateaux l'interviewer. Il a toujours répondu présent.

 

- Il était donc toujours accessible ?

- Oh oui, en tout cas avec moi. Il se méfiait par contre des gens un peu profiteurs, c'était plus difficile avec eux mais avec moi, il a toujours été très gentil !

 

- Y a t-il eu beaucoup d'improvisations sur le plateau ?

- Non pas tellement, mais vous savez Louis n'improvisait pas pendant une séquence, il trouvait ses gags et ses modifications pendant les répétitions. Après, dès qu'il avait trouvé, il répétait exactement son texte. Les improvisations et rajouts étaient donc surtout présents lors des essais.

 

- Louis était à l'aise avec les autres comédiens ?

- Oui, il y avait une très bonne ambiance entre nous. Les acteurs étaient tous très gentils, il y avait Michel Tureau, je l'ai d'ailleurs engagé par la suite à la radio, car il avait un bon coup de crayon, pour Radio Télé Monte Carlo. J'ai aussi beaucoup joué au théâtre avec Georges Wilson, à mes débuts, dans une troupe de théâtre de Champigny Sur Marne. A l'époque, il exerçait le métier de représentant. C'était toujours amusant de se retrouver sur un plateau, on avait plein d'anecdotes et de souvenirs à se raconter ! Par la suite, je me suis axé sur la radio et j'ai aussi été producteur au théâtre. En tant qu'acteur, j'ai fait quelques films et peut être cinq ou six pièces de théâtre. Mais ce qui est amusant, c'est qu'à l'époque, j'avais reçu de bonnes critiques et je me disais "Ca y est, ma carrière va démarrer et on va venir me chercher", et bien on est jamais venu me chercher (rires) ! Et comme j'avais horreur d'aller frapper aux portes, j'ai fait beaucoup de radio. J'ai dû créer plus de deux cent jeux, j'ai aussi travaillé avec Guy Lux, notamment sur "Intervilles" mais aussi sur "Seul Contre Tous". Pour en revenir à Louis de Funès, j'ai le souvenir d'une personne toujours adorable. Il put parfois être quelque peu tyrannique mais c'était justifié car il avait en face de lui une personne incompétante qui ne faisait pas son métier ! Il a toujours été très pointilleux. En fait, il était toujours perfectionniste, il ne supportait pas la médiocrité !

 

dernière modification de la page le 15 mars 2017

Haut de Page / Retour au sommaire des Interviews / Retour au Sommaire principal