Le théâtre de l'éphémère reprend "Pour Louis de Funès"

Amateur du style et de la prose de Valère Novarina ? Le Théâtre de l'Ephémère, scène conventionnée pour les écritures théâtrales contemporaines, adapte à nouveau la fameuse œuvre de l'auteur "Pour Louis de Funès" pour une série de représentations inédites durant l'année 2012. Suite au beau succès rencontré par la troupe l'année précédente dans certaines grandes villes de France (passée successivement par la Sarthe, la Loire Atlantique, le Nord, le Calvados, la Mayenne), les artistes se produiront cette année dans un périmètre plus large notamment au festival off d'Avignon du 7 au 28 juillet 2012 au Grenier à Sel. A noter que plusieurs dates en 2013 sont d'ores et déjà retenues sur leur agenda.

Informations complètes (spectacle, date, artistes…) sur leur site internet : ICI

Un spectacle singulier, à la fois conférence poétique, performance, témoignage généreux.

"Pour Louis de Funès" est devenu un texte de référence. Valère Novarina y critique férocement un certain théâtre intellectuel et naturaliste. Pour lui, tout passe d'abord et avant tout par l'acteur. Cela demande un engagement total qui doit aller jusqu'à l'épuisement. L'acteur doit être un athlète de la dépense.

Tel un sportif, Didier Lastère se met à l'épreuve et relève le défi de s'approprier l'écriture de Valère Novarina.

Une mise en abyme... car il est à la fois l'homme, l'acteur, le pédagogue qui souhaite livrer et faire partager au public mais aussi aux acteurs en devenir, cette parole peu commune. Son expérience, ses doutes, ses certitudes, ses exaltations, ses plaisirs de plateau trouvent une résonance dans cet essai en forme de manifeste. Mais pour qu'il soit entendu, le texte doit être adressé avec simplicité... dans un espace poétique qui accompagnera la langue de Novarina afin qu'elle parvienne au public partenaire et complice comme celle du quotidien.

Extraits…

"Louis de Funès était au théâtre un acteur doué d'une force extraordinaire, un danseur fulgurant qui semblait aller au-delà de ses forces, excéder la demande et donner au public dix fois plus que les figures attendues, tout en restant parfaitement économe de son effort et toujours prêt à recommencer. Un athlète de la dépense. [...] Voilà l'acteur. Il est entré dans la solitude face à tous, il a franchi ses animaux, brûlé ses vêtements coutumiers, jeté l'habit épouvantaux. C'est un déshabillé qui nous parle. Louis de Funès, même tout couvert, on lui voit tout. Malédiction sur nous ! Qu'on lui lance un manteau ! Il n'y a rien de plus nu que l'acteur. Il n'y a pas d'état au monde plus nu, quand il a bien quitté l'humanité et qu'il est entré en solitude face à tous. Quand il a laissé mort son corps en coulisse, tombé. L'acteur n'habite pas son corps comme une maison de famille mais comme une caverne de hasard et passage obligé. C'est peut-être pour ça que les vieux acteurs sont sublimes plus légèrement : parce qu'ils ont déjà commencé dans leur corps le travail de séparation. [...] Au théâtre il faut savoir réentendre le langage humain comme l'entendent les roseaux, les insectes, les oiseaux, les enfants non parlants et les animaux endormis. Je viens ici entendre refaire une naissance. Je viens revoir ici la vie cachée. Quand je vois l'acteur entrer, je me souviens que j'ai cru avoir passé toute ma vie dans une machine à être sans savoir. Si j'écarquille aujourd'hui vers lui les yeux tellement, c'est pour apercevoir non la lumière sur son corps mais toute la parole qui tombe ; si je l'écoute avec une telle avidité, c'est pas tant pour entendre ce qu'il dit que pour écouter toute une danse qui s'en va."

Fiche Technique

Mise en scène : Didier Lastère et Jean-Louis Raynaud assistés de Camille Lorrain

Interprétation : Didier Lastère

Vidéo : Matthieu Mullot

Espace sonore : Amélie Polachowska

Lumières : Stéphane Hulot

Chorégraphie : Valérie Berthelotalérie Berthelot

Les informations publiées proviennent du site de la troupe de théâtre.

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