Philippe BRIGAUD

 

AZJHGFDPhilippe Brigaud est un acteur français qui, au Centre d'Art Dramatique, fut sous la férule de maîtres tels Robert Manuel, René Simon, Jean Meyer ou encore Jean Vilar au Théâtre National de Paris... Il travailla par deux fois avec Louis De Funès, aux côtés également d'André Falcon dans "Les Aventures de Rabbi Jacob" (1973) et de Jacques François dans "La Zizanie" (1978). Il a de plus tourné dans "Le fantôme de la liberté" de Luis Bunuel, "Peur sur la ville" d'Henri Verneuil, "Bernadette" de Jean Delannoy, "Les Années sandwiches" de Pierre Boutron, ou encore "Pétain" de Jean Marboeuf. On a pu le voir très souvent à la télévision dans des séries aussi prestigieuses que "Vidocq" sous la direction de Marcel Bluwal, ou "L'aéropostale" de Gilles Grangier. Enfin, on le connait surtout pour sa prestation dans "Le dîner de cons" de Françis Veber, qu'il a aussi joué au théâtre... Merci à lui qui nous accordé du temps pour partager ses souvenirs...

 

 

Interview de M. Philippe Brigaud du 3 mai 2007 par Franck et Jérôme

 

 

- M. Brigaud vous avez joué aux côté de Louis de Funès dans deux films, "Les Aventures de Rabbi Jacob" et "La Zizanie", quelles étaient vos relations avec lui ?

- Elles étaient très cordiales. C'était un homme très gentil, très aimable mais aussi extrêmement préoccupé par son travail. Il était d'une grande précision dans son jeu, dans le plan. Je me rappelle aussi de quelqu'un d'anxieux, il n'était pas très drôle dans le travail car très concentré.

 

- Quelle était l'ambiance sur le plateau des "Aventures de Rabbi Jacob" ?

- C'était une grosse production, quelque chose d'énorme. Dans ce film je n'ai pas de scènes avec lui, je n'ai donc fait que le croiser, l'apercevoir de loin. La scène finale de l'hélicoptère dans laquelle je joue avec André Falcon nous a demandé beaucoup de temps. Nous avons tourné dans la Cour des Invalides puis aussi dans un aéroport à proximité de Paris.

 

- Vous n'étiez pas impressionné de donner la réplique à un homme de cette envergure ?

- Non pas du tout, vous savez c'était un homme aimable, il n'était pas impressionnant. Il ne fallait simplement pas le déranger dans ce qu'il faisait. Ce n'était pas le genre d'homme à venir raconter des histoires drôles entre les prises. Je me souviens d'ailleurs, à propos de son perfectionnisme, de la scène ou il joue au billard dans "La Zizanie" : il avait répété longtemps ses gestes, tout était calculé. C'était très interessant de le regarder faire tout cela.

 

- Justement pour cette scène, y a t-il eu beaucoup d'improvisations ?

- Pas tellement. Vous savez il était très précis. Même si ce n'était pas lui qui dirigeait toute la mise en scène, il savait ce qu'il voulait et il l'imposait.

 

Avec Louis de Funès et Jacques François dans "La Zizanie" (Claude Zidi, 1978)

 

- La complicité Oury-de Funès était certainement évidente sur le plateau de "Rabbi Jacob" ?

- Oui bien sûr. A la base, Oury était comédien et je l'avais connu en jouant avec lui. C'était un réalisateur très attentif aux acteurs, il avait une vraie façon de les diriger. Il savait ce qu'il voulait, à la réplique près et même au son près en quelque sorte ! Il respectait énormément Louis de Funès.

 

- Vous qui avez connu Louis de Funès avant et après sa maladie, le rythme du plateau avait-il changé ?

- Non cela n'avait pas changé, et le comédien était resté le même.

 

- Est-ce Louis de Funès qui réalise tous les coups au billard pendant cette scène ?

- Ah oui, c'est Louis qui faisait tout ça.

 

- Nous vous connaissons aussi dans des films plus récents comme "Le Dîner de cons", est ce agréable de tourner avec une nouvelle génération d'acteurs ?

- Bien sûr, vous savez c'est exactement la même chose, ce sont des professionnels qui possèdent autant de précision et qui sont eux aussi très attentifs à tout ce qui se passe. Les rapports eux aussi sont très agréables, je considère toujours faire mon métier avec de gens compétents.

 

- Quels étaient vos rapports avec Jacques Villeret ?

- C'est une vieille histoire (rires) nous nous connaissions depuis longtemps avec Jacques. Je l'ai connu lorsqu'il était tout jeune dans une compagnie dont je faisais partie et où il jouait de petits rôles tels que des valets. Par la suite je l'ai retrouvé en 1970 dans une pièce de théâtre qui s'appelait "J'ai règné cette nuit" qui n'a d'ailleurs pas eu beaucoup de succès (rires). Il jouait mon fils et je tenais le rôle d'un affreux aubergiste, je me souviens d'ailleurs que lors d'une scène, nous nous opposions violemment. Je l'ai retrouvé par la suite au théâtre à Lyon pour une pièce de Ioesco, "Rhinocéros", puis au Jeune Théâtre National dans les années 70 aussi. J'ai joué à ses côtés dans "Le testament du chien" au festival d'Avignon et enfin dans "Le dîner de cons". Je l'aimais beaucoup, il avait lui aussi de l'affection pour moi. J'ai eu beaucoup de chagrin lors de sa disparition.

 

- Quelle est votre actualité ?

- Je joue actuellement au théâtre du Nord Ouest dans une pièce qui s'appelle "Le tableau d'une éxécution". J'ai récemment joué dans "La Doublure" de Vebber et je tournerai bientôt le nouveau film de Marcel Bluwal dans quelques semaines. Je viens de mettre en scène, au théâtre Essaïon, la première pièce d'un jeune auteur : "Désillusion parlementaire".

 

Avec André Falcon, Louis de Funès et Claude Piéplu dans "Les Aventures de Rabbi Jacob" (Gérard Oury, 1973)

 

 

page créée le 12 juin 2007, mise à jour le 16 mars 2017.

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