Jean-Marie DAGONNEAU

 

AZERTYJean-Marie DAGONNEAU est un ancien évèle de l'Ecole Nationale Louis Lumière, située Rue de Vaugirard à Paris, où il fut promu en 1973 dans la catégorie "Cinéma". Il côtoya Louis de Funès en 1980 au cours du tournage de "L'Avare" en tant qu'assistant opérateur. Par la suite, il travailla aussi bien pour le cinéma ("La danse avec l'Aveugle", "Si j'te cherche... j'me trouve"...) que pour la télévision ("Le tueur triste"). Devenu directeur de la photophie, il apparait au générique de plusieurs films tels "Wanted" et "7 rue des Peupliers" de Laurent Robert (1998 et 1999), mais aussi sur "J'aime la vie, je fais du vélo, je vais au cinéma" de Francis Fourcou (2004). Plus récemment, il fut engagé pour "À l'ombre des grands chênes" de Georges Mourier (2005). Un grand merci à ce monsieur charmant et aimable qui nous a dévoilé ses souvenirs de "L'Avare"...

 

- M. Dagonneau, pouvez vous nous parler de vos relations avec Louis de Funès ?

- Je n'ai fait qu'un film avec lui, "L'Avare" de Jean Girault, où j'étais opérateur aux côtés de Jacques Mironneau et Edmond Richard. C'était un film très professionnel. On avait tous un peu peur de Louis de Funès car il avait mauvaise réputation mais finalement tout s'est passé correctement. Il était aimable mais distant. Il nous disait "Bonjour, Au revoir, Vous avez passé un bon wek-end ?" mais sans plus. Il ne nous tapait pas sur l'épaule !

 

- Quelle était l'ambiance sur le plateau ?

- C'était professionnel. De plus, le film se situe à une époque où Louis était malade et donc lorsqu'il tournait une scène, il devait tout de suite se reposer. Nous tournions dans la chronologie avec des horaires aménagés pour lui à savoir de 12 heures à 19 heures 30.

 

- Pouvez vous nous décrire Louis de Funès avant une prise ?

- Il était très pro. Il s'occupait de la partie comédie. De temps en temps, il passait derrière la caméra mais surtout pour voir comment il devait se placer ou pour des détails de ce genre. Il n'intervenait en fait pas sur l'écriture technique.

 

- Il y avait une bonne relation entre les acteurs ?

- Oui, mais cela restait quand même très sérieux, c'était courtois. Vous savez, faire un film comique est un véritable métier, il n'y a pas de "déconnade". Sur le plateau, Louis était le chef d'orchestre au niveau artistique et parfois il pouvait y avoir une petite friction entre Louis et Jean Girault mais ce n'était jamais bien grave car ils s'estimaient beaucoup.

 

Michel Galabru et Louis de Funès, complices sur le tournage de "L'Avare" (1979)

 

- Aviez vous d'autres projets avec lui ?

- Non malheureusement je n'en ai pas eu. C'est Jacques Mironneau qui m'avait demandé pour travailler sur "L'Avare" et j'étais vraiment content. Je me souviens qu'au début du film nous avons fait beaucoup de prises car Louis voulait avoir les yeux bleus ! Il disait que Delon avait les yeux bleus et donc que lui devait les avoir aussi. C'est pourquoi le directeur de la photo se balladait toujours avec un filtre bleu à la main pour rendre ses yeux plus bleus !

 

- Quels souvenir gardez-vous de Louis ?

- Un bon souvenir, c'est un film qui a été finalement agréable car je partais un peu sur un a priori. On avait de De Funès l'image d'un dictateur, mais il a été aimable, poli, il n'y jamais eu de remarques désobligeantes à l'encontre de l'équipe technique.

 

 

 

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