Le billet de Marie RADEL

 

aaaaa Cinéphile, suivant actuellement des cours de comédie à Paris, Marie Radel connait parfaitement la filmographie de Louis de Funès et collectionne à son sujet films, affiches, revues, photos etc... Elle nous livre ici un superbe texte dans lequel elle transmet son admiration et sa reconnaissance à Louis de Funès. Marie nous épaule également dans la réalisation de nouvelles pages pour notre site. C'est pourquoi nous la remercions pour son travail, sa gentillesse et sa fidélité.

aaaaa aaaaa aaaaa aaaaa aaaaa aaaaa aaaaaFranck et Jérôme

 

Marie en compagnie de quelques pièces de sa collection.

 

aaaaa Louis de Funès,

aaaaa Galabru a dit "personne n'est irremplaçable, de Funès si". J'ajouterais également Charles Chaplin. Et si nous attaquons ce texte par les noms de Galabru et de Chaplin, il semble que ce ne soit pas anodin. Le premier fut un ami fidèle de Louis de Funès, l'un de ses plus fameux partenaires et un réel soutien professionnel pour notre grand comique. Le second, Chaplin, n'a hélas jamais rencontré de Funès mais fut l'un de ses maîtres de comédie, un modèle dont Louis s'inspirera souvent mais de manière intelligente, entendons par ce terme, sans recopiage. Louis de Funès est, pour beaucoup de Français, le symbole du comique en France, le "Chaplin français". Quel plus bel hommage pour cet ancien apprenti fourreur et pianiste de bar que d'être arrivé à cette apogée et s'être vu comparé, ou plutôt assimilé à son mentor, le plus grand nom de l'histoire du cinéma mondial. En 1965, à la sortie du "Corniaud", de Gérard Oury, c'est à Laurel et Hardy que sera comparé dans la presse le fantastique duo que de Funès forma avec Bourvil. Sans doute, rien n'a pu lui faire plus plaisir dans sa carrière d'acteur. Mais le gendarme Cruchot était à la ville un homme réservé et modeste et son nom aux côtés de celui de ses idoles du muet le laissait entendre, dans certaines interviews, que c'était bien trop exagéré, considérant Chaplin comme pouvant tout jouer alors que lui n'avait qu'un comique restreint et estimait avoir encore beaucoup à apprendre.

aaaaa Humble, perfectionniste. Ces deux adjectifs lui vont comme un képi de maréchal des logis-chef sur la tête. Louis de Funès m'évoque trois grandes perspectives : le travail, le talent, le don. Ce qui pourrait composer le prototype de l'acteur parfait. Mais si l'on pense que ce dernier n'existe pas, même pour Chaplin, on ne peut douter du fait que de Funès a souvent frôlé, et parfois atteint le génie. Le travail donc. Michel Modo a souvent parlé de son partenaire comme d'un "bourreau de travail". Ce qui lui a valu auprès de certains une réputation non fondée d' "emmerdeur", car Louis ne pouvait concevoir qu'on ne travailla pas autant que lui. Autrement dit, il exigeait beaucoup. Mais, chers admirateurs, sans ce travail de forcené, Louis de Funès n'aurait pu vous offrir certains immenses moments de comédie dus à lui seul et devenus absolument cultes. Louis de Funès n'aurait pas pu vous offrir la scène de l'Opéra de Paris dans "La Grande Vadrouille" sans avoir pris plusieurs semaines de cours d'orchestration intensifs. Il n'aurait pu vous offrir la danse des "Aventures de Rabbi Jacob" sans s'entraîner tous les matins pendant un mois. Il n'aurait pu vous offrir son Avare de Molière sans en avoir mûrement réfléchi l'adaptation pendant plusieurs décennies.

aaaaa Mais Louis de Funès c'est aussi, évidemment, le talent à l'état pur. Si le dur labeur évoqué plus haut lui a souvent apporté la technique, qui n'est pas innée, la prouesse et l'impact comique ont surement été en lui depuis toujours. Si le travail lui permit de nous régaler parfois, d'autres moments comiques lui viennent sur le pouce, à l'instinct, à l'improviste. Et ça n'en est pas moins savoureux. Sans le talent de Louis, que donnerait sa "tirade du nez" version muet dans "Oscar", la transmission de la recette du soufflet à la pomme de terre sous les traits d'Hitler dans "Le Grand Restaurant", la scène des douches dans "Le Corniaud" et, inévitablement, Louis de Funès perché sur les épaules du pauvre Bourvil dans "La Grande Vadrouille" ? Sans talent ça n'existe pas ou c'est probablement mal fait, et peu risible… Et pour que tous ces instants soient reçus, il faut savoir les transmettre, les partager, les donner. C'est en ce sens que j'évoquais le don chez Louis de Funès. Louis de Funès, c'est avant tout l'amour du public. La générosité. Lorsqu'on l'interview pendant la préparation de "Oscar" au théâtre, il dit : "Le public c'est UN, c'est une unité. Le public c'est Une personne et il faut la faire rire." Cette forme d'englobement est finalement une belle forme d'anti ségrégation. Il veut apporter de la joie et du rire à tous, sans exception aucune. "Mon plus grand désir d'acteur : faire rire les enfants et les parents à la fois dans ce monde trop triste." aimait-il à dire. A travers ce site, vous comprendrez que Louis a réussi ce merveilleux pari, son désir d'acteur est plus qu'assouvi et c'est une promesse d'échelle universelle qu'il a su tenir. Nous lui en sommes infiniment reconnaissants et le condamnons, donc, à une reconnaissance méritée à perpétuité.

aaaaa Merci, Monsieur de Funès.

aaaaaaaaaaaaaaaaaaaa a aa aa aaaaaa aaaaa aa aa M.R.

 

Marie - photographiée par Jérôme que vous verrez dans le reflet (^_^) - avec une affiche du "Petit Baigneur" de Robert Dhéry.

 

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